Chamanisme

Origines traditionnelles

Le mot chaman vient de Sibérie. Il désigne à l'origine un homme qui remplit à la fois les fonctions de guérisseur, de magicien et de devin dans cette tradition.

Le terme chamanisme a par la suite été étendu à un grand nombre de cultures traditionnelles qui partagent les croyances suivantes :

- la croyance en l'existence d'un "monde des esprits", réalité énergétique ou spirituelle qui se superposerait au monde matériel et au sein de laquelle il faudrait rechercher la causalité profonde des phénomènes se produisant dans le monde matériel (pensée magique, qui n'exclut pas la pensée scientifique mais ne la considère pas comme suffisante) ;

- la croyance en l'existence d'un "esprit", c'est-à-dire d'une forme d'énergie vitale et de conscience, en toute créature vivante et toute chose (animisme) ;

- la croyance en la possibilité de communiquer avec "les esprits", en particulier lors d'états de transe, ce pour quoi les chamans sont reconnus et sollicités au sein de leur groupe social (un-e chaman-e est donc un intermédiaire entre son groupe social et le monde des esprits ainsi qu'un spécialiste de la transe) ;

- la croyance en l'interconnexion de tous les êtres, choix et actions ("trame de la vie", non-séparation entre l'humanité et la nature) et en la responsabilité qui en découle pour les humains vis-à-vis de la nature et de leur groupe social.

Du chamanisme traditionnel au néo-chamanisme

A partir des années 1960, des Occidentaux en quête de spiritualité commencent à s'intéresser au chamanisme. Parmi eux, l'anthropologue américain Michael Harner crée une école de chamanisme pour praticiens occidentaux, la Foundation for Shamanic Studies (FSS), au sein de laquelle il transmet une forme de chamanisme considérée comme universelle et épurée de tout contexte culturel, le core-shamanism ("chamanisme-noyau"). C'est de cet enseignement que découlent les techniques "de base" employées aujourd'hui par les praticiens occidentaux, telles que le voyage chamanique au tambour.

Dans les années 2000, la pratique du chamanisme par des Occidentaux est en pleine expansion. On parle dès lors de "néo-chamanisme" pour distinguer des pratiques traditionnelles l'approche moderne qui relève surtout d'une démarche de "développement personnel", voire s'apparente au mouvement New Age.